Quinzaine des réalisateurs
Andrew entre dans le meilleur conservatoire des États-Unis d’Amérique et entend bien devenir l’un des plus grands batteurs de sa génération. Sur son chemin, se dresse un professeur aux méthodes tyranniques et honteuses…
Acclamé par le jury et le public au dernier festival de Sundance, le film de Damien Chazelle témoigne d’une rare puissance. Servi par une bande son impeccable et une force rythmique impressionnante, il parvient à mettre en image l’effort acharné dont naît la musique et se nourrit la virtuosité. La photographie, aiguisée, et le montage, percutant, participent de cette narration haletante qui sait allier tension dramatique et soupirs humoristiques.
L’interprétation des deux acteurs principaux, Miles Teller (lui-même musicien) et Jonathan K. Simmons, est juste mais s’efface derrière le travail de cadrage et de réalisation. Enfin, la dernière scène est à couper le souffle : nombreux sont les spectateurs – et j’en fais partie – à avoir peiné pour se relever et quitter leur siège.
Pour autant, un bémol demeure. Si l’invitation au dépassement de soi et la recherche de l’excellence sont clairement au programme, les méthodes à employer laissent une note amère. Sacrifices extrêmes et humiliations sont-ils indispensables ?
Sortie nationale le 24 décembre 2014.