Quinzaine des réalisateurs
Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.
J’ai résisté à l’envie de mettre Rihanna à 230 dB dans les oreilles pour écrire ces quelques lignes sur la dernière création de Céline Sciamma. Et pourtant, croyez-le ou non, c’eût été de circonstance !
Après ses pieuvres naissantes et son joli Tomboy, on passe 1h52 en compagnie d’une très chouette Bande de filles, violentes et vivantes.
On retrouve La Haine (avec plus de filles !), Fish tank (sans poisson rouge), The we and the I (à pied), L’esquive (sans Beaumarchais), avec toutes leurs qualités individuelles et plus encore.
Chose étonnante, la palette de sa chef-opératrice, Crystel Fournier, fixe à mon avis mieux que La vie d’Adèle la couleur qui motivait le film : Bande de filles montre sans conteste que « le bleu est une couleur chaude ». Les sweats à capuche, les murs, les fringues volées, les lumières de la banlieue font vibrer toute la cité dans une atmosphère bleu électrique.
Coups de cœur complètement personnels et subjectifs :
– ce plan où l’actrice principale, Karidja Touré, réussit à dégager une puissance impressionnante alors qu’elle est simplement cadrée de dos face à sa vaisselle
– un karaoké de Diamonds (Rihanna) que l’on n’est pas près d’oublier
– la beauté de tous ces corps de filles qui se foutent sur la gueule, qui se défendent et se battent, et qui dansent, aussi
Chronique bourrée de vie et de talent de la banlieue au féminin.
LE 22 OCTOBRE 2014, FONCEZ !